Une « Taxe Au Km » Pour Les Voitures Électriques En France ?
Choses à Savoir
Pendant longtemps, la voiture électrique a incarné une promesse simple : rouler sans passer à la pompe, sans odeur d’essence sur les mains… et surtout sans payer les lourdes taxes sur les carburants. Une forme de liberté retrouvée. Mais cette parenthèse pourrait bien se refermer. À mesure que les véhicules électriques se multiplient, une nouvelle question fiscale s’impose : comment compenser la chute des recettes liées aux carburants ?
Car le manque à gagner est bien réel. En France, les ventes d’essence et de diesel auraient reculé d’environ 1 % sur un an. Or, ces carburants sont une véritable manne pour l’État. Selon le magazine Auto Plus, entre taxes et contributions diverses, 50 à 60 % du prix d’un litre reviennent aux finances publiques. En 2024, cela aurait représenté près de 43 milliards d’euros pour Bercy. Une source de revenus qui s’effrite lentement, mais sûrement, avec l’essor de l’électrique. Face à cette érosion, certains pays cherchent déjà des solutions. Au Royaume-Uni, le débat est ouvert : le gouvernement envisage une taxation au kilomètre parcouru pour les voitures électriques. L’idée est simple : remplacer la taxe sur le carburant par une contribution liée à l’usage réel du véhicule. En clair, même sans émission à l’échappement, rouler resterait taxable.
En France, cette piste commence aussi à circuler. Une taxe de quelques centimes par kilomètre pourrait rapporter plusieurs centaines d’euros par an et par conducteur, selon son profil. Pour un automobiliste « moyen », la facture pourrait avoisiner les 300 euros annuels. Un montant non négligeable, qui remettrait en question l’un des arguments économiques majeurs du passage à l’électrique. Reste une question épineuse : comment appliquer concrètement cette taxe ? Plusieurs scénarios sont évoqués. Un relevé du kilométrage lors du contrôle technique. Un dispositif connecté embarqué, capable de comptabiliser précisément les distances parcourues. Ou encore une déclaration annuelle auprès de l’administration fiscale. Pour l’heure, rien n’est tranché. Le paradoxe est frappant. Alors que les pouvoirs publics encouragent la transition vers le véhicule électrique à coups de primes et d’incitations, l’idée d’une nouvelle taxation pourrait refroidir certains automobilistes, notamment ceux qui roulent beaucoup. Car si la voiture électrique promettait une mobilité plus propre, elle n’a jamais été synonyme de gratuité absolue.
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