Quel Est L'état Du Climat En France ?
Choses à Savoir
La France se réchauffe plus vite que le reste du monde. Et désormais, les chiffres ne laissent plus place au doute. Aurélien Ribes, climatologue à Météo-France et contributeur au prochain rapport du GIEC, a présenté une première photographie du climat français en 2025 lors de la conférence Climat et Santé, organisée à Paris par l’association Météo et Climat. Le constat est saisissant.
En France, le réchauffement d’origine humaine atteint désormais +1,9 degré par rapport à l’ère préindustrielle. À l’échelle mondiale, on se situe encore entre +1,3 et +1,5 degré. Sur la dernière décennie, de 2015 à 2024, la moyenne française grimpe même à +2,1 degrés. Un seuil symbolique, et surtout politique, puisque l’Accord de Paris visait à limiter le réchauffement global à +1,5 degré. Pour la France, ce plafond est déjà largement dépassé. Et selon Aurélien Ribes, à l’échelle planétaire, « maintenir le climat sous +1,5 degré semble désormais hors de portée ». Les conséquences sont déjà visibles. Les vagues de chaleur sont aujourd’hui plus fréquentes, plus longues, plus intenses, et s’étendent sur une saison de plus en plus large. Et ce n’est qu’un début. Les projections climatiques dessinent un avenir compris entre +2,7 degrés, dans le scénario le plus optimiste, et +4 degrés, dans le scénario le plus probable, d’ici la fin du siècle.
L’évolution des journées de chaleur extrême est particulièrement parlante. Entre 1961 et 1990, la France connaissait en moyenne deux jours par an de chaleur extrême, parfois aucun certaines années. Aujourd’hui, entre 2014 et 2025, on en compte déjà treize par an. À l’horizon 2050, ce chiffre atteindrait 25 jours par an dans un climat à +2,7 degrés. Et en 2100, avec +4 degrés, on parlerait de 45 jours de chaleur extrême par an. Autrement dit, à la fin du siècle, presque tout l’été serait concerné. « Dans une France à +4 degrés, Paris aura le climat de Montpellier », résume le climatologue.
À l’inverse, le froid disparaît progressivement. L’année 2025 n’a connu aucune véritable vague de froid. Même le coup de fraîcheur de fin novembre n’était ni assez intense, ni assez durable pour entrer dans cette catégorie. Les grandes vagues de froid historiques, comme celle de 2012, ne devraient tout simplement plus se reproduire. Ce que décrit Aurélien Ribes, ce n’est pas un futur lointain. C’est déjà le présent climatique de la France.
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